Imaginez un éléphant attaché à un petit piquet planté dans le sol. Étonnamment, cet animal capable de déraciner des arbres ne tente même pas de s'échapper. Pourquoi ? La réponse se trouve dans son passé. Lorsqu'il était jeune et faible, on l'a attaché au même piquet. Malgré ses efforts, il n'a jamais réussi à se libérer. Aujourd'hui, bien que devenu fort, il reste convaincu de son impuissance.
Cette histoire illustre parfaitement le concept d'incapacité acquise, ou incapacité apprise, chez l'être humain.
Tout comme l'éléphant, nous pouvons rester prisonniers de croyances limitantes forgées par nos expériences passées, même lorsque notre réalité a changé.
Qu'est-ce que l'incapacité acquise ?
L'incapacité acquise, c'est quand on se persuade, à tort, qu'on n'est pas capable de faire certaines choses ou d'atteindre certains buts à cause d'échecs ou de rejets qu'on a vécus avant. Cette croyance, bien ancrée en nous, peut vraiment nous freiner dans notre évolution personnelle et pro, et nous empêcher d'exploiter tout notre potentiel.
Les origines de l'incapacité acquise
Souvent, l'incapacité acquise vient du conditionnement. Quand on enchaîne les échecs, on peut finir par se sentir impuissant et perdre confiance en soi. C'est ce qu'a étudié le psychologue Martin Seligman dans les années 60 avec sa théorie de l'impuissance apprise.
Un environnement négatif peut aggraver les choses. Les critiques, les attentes impossibles ou le manque de soutien peuvent nous faire croire qu'on est voués à l'échec.
Certaines méthodes éducatives basées sur la punition plutôt que l'encouragement peuvent aussi favoriser ça. Et parfois, la culture dans laquelle on vit nous impose des limites qui nous empêchent d'explorer nos talents.
Les manifestations de l'incapacité acquise
Quand on souffre d'incapacité acquise, on souffre d'un manque de confiance en soi. On doute constamment de nos capacités, même quand on a les compétences qu'il faut.
Pour éviter d'échouer, on a tendance à procrastiner, même si cela ne fait que renforcer notre croyance qu'on n'est pas capables.
On se retrouve souvent avec des pensées négatives et un dialogue intérieur critique. On se dévalorise et on voit nos erreurs comme des preuves qu'on ne vaut rien.
Face à des choix, on se sent incapables de décider, par peur de se tromper ou d'échouer.
Les conséquences de l'incapacité acquise
Dans notre vie personnelle, cela peut créer des relations malsaines, où on recherche constamment la validation des autres ou de notre partenaires. On n'ose pas affirmer nos choix ou nos désaccord et on s'efface progressivement. Ce sont des manifestations de dépendance affective.
Au boulot, ça peut nous empêcher de prendre des initiatives, d'être créatifs ou de saisir de nouvelles opportunités. Les promotions ou les gros projets nous semblent hors d'atteinte. Le plus souvent, la carrière de quelqu'un qui souffre d'incapacité acquise est linéaire.
L'incapacité acquise s'accompagne d'un manque d'estime de soi, en raison d'un faible sentiment d'auto-efficacité : on ne se sent pas capable de relever les défis de la vie. Ce sentiment d'impuissance peut engendrer des symptomes d'anxiété et de dépression, ce qui empire encore les choses.
Comment surmonter l'incapacité acquise ?
Pour s'en sortir, la première étape est de reconnaître nos croyances négatives. Tenir un journal pour repérer ces pensées peut donc aider.
Ensuite, on peut remplacer ces idées limitantes par des affirmations positives. Par exemple : "Je suis capable de relever ce défi avec succès."
Sortir très progressivement de notre zone de sécurité en décomposer nos gros objectifs en petites étapes réalisables nous aide à reprendre confiance. Chaque petit succès renforce notre estime de soi.
La visualisation esttrès efficace pour imaginer et ressentir la réussite. Cela programme notre cerveau et notre corps à anticiper des événements positifs.
S'inspirer des conseils de James Clear dans "Atomic Habits" pour créer des routines efficaces peut nous aider à changer progressivement nos comportements.
Enfin, se faire accompagner par un professionnel peut accélérer les choses. Des approches comme la thérapie ACT, que j'utilise dans mon coaching, aident à déconstruire nos schémas mentaux limitants.